La liberté de naviguer
Bateaux, drones et géométrie du mouvement
L'espace se comporte différemment sur l'eau.
En tant que marins, nous avons une conception différente de l'espace. Quelle proportion de l'espace un bateau utilise-t-il réellement pour vous emmener quelque part ?
Contrairement à une voiture, un bateau n'a pas besoin de routes, de réseaux de télécommunications ni d'infrastructures à profusion. Il lui faut une coque, de l'eau et suffisamment de compétences pour le manœuvrer.
C'est ce qui rend les bateaux si intéressants :
Ce sont des instruments de liberté. Un moyen d'échapper aux carcans des entreprises et de vivre selon ses propres conditions.
Réfléchissez-y :
Sur l'eau
Les bateaux nécessitent un espacement important, une faible vitesse et peu de monde. En termes de densité, ce n'est pas optimal, mais c'est honnête.
Les bateaux transportent les gens au rythme de leur propre attention. Aucun algorithme ne contrôle votre trajectoire ni votre vitesse. Vous pouvez dériver. Ou vous arrêter complètement. Essayez donc cela sur une autoroute.
Lorsque l'on compare les bateaux aux voitures, il faut bien définir le cadre de référence :
Les voitures sont optimisées pour les routes appartenant au système.
Les bateaux sont optimisés pour les eaux appartenant à l'homme.
La géométrie est différente, donc le mouvement est différent.

Par terre
Les voitures. Elles ne sont pas non plus très efficaces : la plupart ne transportent qu’une seule personne. Mais elles l’emportent. Non pas parce qu’elles sont meilleures, mais parce que l’infrastructure s’adapte à elles.
Routes, ronds-points, aires de service – tout est conçu pour absorber le chaos automobile.
Dans l'air
Et maintenant, place aux drones.
Les drones sont efficaces. Redoutablement efficaces. Empilables, inspectables et modulables. Mais ce ne sont pas des instruments de liberté ; ce sont des unités de livraison. Quatre millions de quadricoptères bourdonnants, tous immatriculés et confinés à des couloirs de contrôle à basse altitude.
Lié à la logistique et à la surveillance. Utile, mais payant.
Alors, qui gagne ?
Cela dépend à qui vous posez la question. Les drones sont synonymes d'efficacité. Les voitures sont omniprésentes dans les systèmes. Mais seuls les bateaux permettent de disparaître.
Les bateaux représentent un compromis. Ils sont déjà « hors réseau » sans avoir besoin de le crier sur tous les toits. La carte ne vous attend pas.
Et c'est bien là le problème.
Les bateaux restent les grands gagnants car ils permettent de se déplacer sans avoir à demander la permission au préalable.
« Les bateaux sont des machines à liberté ; un moyen d’échapper aux carcans des systèmes d’entreprise et de se déplacer selon ses propres conditions. »
Neil Chapman, fondateur de Boatshed
Lisez l'article original dans le numéro de novembre de All At Sea.